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Sinistre Disco Ball... 60  ans de dystopie psychologique
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C'est quoi ce truc ?
En un tout premier temps, Sinistre DiscoBall n'était qu'un pari idiot sur lequel je pensais me casser la figure avant d'avoir écrit le douzième du premier jet. En un second temps, il a été envisagé, sans trop y croire, de le publier en auto-édition numérique. En un troisième, envisagé de même mais sérieusement et assez follement. En un quatrième... nous y voici. Publication sur blog.Tout  simplement. 

Description du projet : ICI.
Complément à description : LA.

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3 août 2020

1.18 > Entité non identifiée couleur lilas

Sanglier de Feu

2067

 Roch

Le couteau a jailli et plongé dans un même mouvement.

Le cri d'Alex arrive trop tard. Roch regarde les taches rouges sur la neige, autour des traces de pas chancelantes. Fallait pas le menacer.

Alex se rapproche des motos, une main sur son pistolaser. De quoi il a peur ? Y'a plus rien à craindre de ce qui gars qui dégouline de sang.

Le géant fait signe de venir. Roch n'a pas envie de se presser. Il rejoint le blessé, qui vient de tomber à genoux, et le saisit par les cheveux.

– Je t'achève, ou je te laisse crever ?

– Ses potes seront ici dans un instant, Roch ! Fais pas l'idiot ! S'ils arrivent à nous pister, on va servir d'exemples !

– Depuis quand t'as peur de ce genre de mecs ? C'est qu'un chien bien dressé ! Un sale cabot qui montre les dents ou attaque quand son maître lui dit !

– Justement ! J'ai pas envie d'avoir affaire à toute la meute ! Ramène-toi !

Alex est pressé de partir et soulève un peu sa moto du sol. Comme ça ne suffira pas, il sort aussi un argument de choc.

– Tu vas pas te laisser esquinter alors que t'as un rendez-vous ce soir ?

Avec un haussement d'épaules, le jeunes homme rengaine son arme et rejoint sa moto volante. Pour une fois qu'il arrive à convaincre une fille de sortir avec lui, ça serait dommage de gâcher l'affaire. Décolle à la suite du copain. Ils ne vont pas très loin. Alex s'engouffre dans une espèce de gueule s'ouvrant dans un immeuble. Roch ne sait pas très bien où ils vont, mais il suit. Il faut allumer les phares pour naviguer dans le boyau, mais ça ne dure pas. Ils aboutissent rapidement dans un truc qui fait penser à un garage clandestin, sauf qu'à vue de nez, c'est des ordinateurs qu'on y bricole.

Tout comme Alex, Roch retire son casque. Il n'a pas digéré la fuite.

– Allez, souris... t'as encore ta gueule d'ange. Elle va te manger tout cru.

– Je sais même pas où je vais l'emmener... j'ai pas un rond.

Des ronds, personne n'en a, dans le Losange. Ou presque. Alex sait très bien que Roch a frimé en le faisant croire, et que la réalité va lui tomber dessus.

– Faut dire que t'as le chic pour dépenser... choisis un quartier où y'a des cafés devant tous les panneaux holographiques. Un avec une terrasse ou une grande baie vitrée. Et prends le temps de te renseigner sur les films qui passeront.

– Ouais... en évitant celles où y'a un journal TV. C'est pas romantique, ces trucs-là.

Là, c'est Alex qui hausse les épaules. Les chaînes sans journal TV ni flash-info, il n'en passe aucune sur les panneaux holographiques publics. Faut faire avec.

Une silhouette asexuée s'approche d'Alex et l'embrasse. Il la présente : Lilas. Un pseudo lié à sa couleur préférée. Homme ou femme ? Même la voix n'est pas un indice. Le géant lui ronronne dans l'oreille une proposition de repasser dans la soirée. La créature accepte en le tapotant où il faut, puis entame des explications sur un logiciel, sur des données, sur ceci et cela... Roch perd le fil en moins de deux minutes mais comme Alex semble tout à fait dans son élément, il fait celui qui comprend au moins un peu. Comme c'est assez chiant, les conversations où on ne pige rien, il reporte son attention sur l'interlocuteur. Plutôt mince, surtout si c'est un homme. A peu près la même taille que lui, c'est à dire dans la moyenne pour un mec et grand pour une femme. Une veste à carreaux violets et gris pâle lui tombe jusqu'au milieu des cuisses et remonte très haut sur le cou sans prendre la peine de cintrer quoi que ce soit sur le corps. Cheveux mauves coupés façon hérisson. Maquillage blanc, argent et mauve, qui lui fait un regard synthétique. Cravate argentée. Homme ou femme ? Un coup Roch penche pour l'un, un coup pour l'autre. Y'en a qui disent qu'Alex préfère les mecs. En fait il pratique les deux. La seule constante, chez lui, c'est l'inconstance. Il ne s'attache jamais. Roch cherche autre chose à penser. Il n'est pas pudibond, mais les habitudes sexuelles du copain l'écoeurent, ou au contraire son manque d'habitude. Comment un type aussi intelligent peut-il baiser à ce point pire qu'un animal ? En plus, c'est un foutu affamé, dans son genre. Comment il peut plaire autant ? Les conditions de vie dans le secteur, sans doute... Il est fort, il sait se battre, il est malin, ça doit lui donner un profil de prince charmant. Avec son tatouage flippant, ses muscles à démolir un T-Rex et son besoin maladif de changer sans arrêt, faut le faire. En tous cas, lui au moins, y'a des filles qui essayent de lui mettre le grappin dessus. Roch, rien que pour en trouver une qui veuille sortir, il galère. Beau, mais trop fragile. Trop romantique, aussi. Ça fait nunuche. Et quand il commet l'erreur de boire plus qu'il ne supporte, trop peu attentif à la fille. Il a tous les défauts, quoi.

La conversation sur les logiciels continue. Roch a l'impression que ça devient plus facile. Ils ont dû passer à un autre programme. Celui-là, ça semble être une histoire de navigateur pour motos volantes. Ça pourrait devenir intéressant. Dommage qu'il n'y comprenne pas lourd. La chose en violet s'est assise sur les genoux du géant, soi-disant parce qu'il n'y a qu'un siège devant l'écran où elle lui explique quelque chose, et elle en profite pour lui peinturlurer le cou de rouge à lèvres lavande. Smack, smack, smack... elle va bouffer Alex avant leur rendez-vous de ce soir. Smack, tache et re-smack... Dans ces conditions, inutile d'espérer des explications. Surtout qu'à force, le copain commence visiblement à avoir du mal à se concentrer.

Homme ou femme ? En tous cas, vraiment sans-gêne.

Enfin, le copain donne une enveloppe de billets. Lilas compte soigneusement, puis lui remet une boite minuscule, qu'il se dépêche d'enfermer dans une poche intérieure de son blouson. Roch les regarde échanger un baiser de plus. Alex propose à la chose de se retrouver près du lac pour regarder les lumières du soir, au lieu de la rejoindre chez elle ce soir. Elle décline, parce que la météo est en train de se gâter, et montre sur un écran qu'il s'est remis à neiger. Zut ! Pour les terrasses de café avec holoécran géant, ça va pas être top. Faudra trouver autre chose. Alex, sans se troubler, a proposé un restau, signe qu'il a encore quelques sous dans les poches. Pour masquer son agacement, Roch remet son casque. Le jeune homme brûle d'impatience de savoir ce que renferme la petite boite, mais monte en selle sans poser de question. Il a encore plus hâte de foutre le camp de cet espèce de labo mal éclairé où les ordinateurs éventrés voisinent avec les araignées et où la seule créature vivante est une entité tellement mal définie qu'il ne sait pas si elle est humaine.

Alex démarre en trombe et sort en employant un autre couloir, qui les recrache dans un autre coin de la ville. Malgré le vent, il s'élève aussi haut que possible pour vérifier que rien ne va leur tomber dessus à l'improviste. Après quoi, il se dirige rapidement vers la chambre qu'ils partagent avec trois autres traîne-misère de leur acabit. Pour le moment, un seul s'y trouve, et il est ivre-mort, ou bien défoncé de kerag. Ou bien les deux. Dans tous les cas, c'est comme s'ils étaient seuls.

– On a encore des sous, après tout ce que tu lui a filé ?

– Toi, tu m'as dit que t'es à sec, et moi, après le dîner de ce soir, je serai lessivé.

– T'as vu ce qui tombe ? C'est pas le moment de finir à la rue !

Le géant agite la petite boite.

– Le temps d'installer ça sur nos motos et tous les deux, on va être les meilleurs transporteurs du secteur des Lacs. Peut-être même du continent.

– Et alors ?

– Avec l'hiver qui se prépare, tu crois que le Marionnettiste trouvera facilement du monde qui sache lui balader ses saloperies ?

– T'es ouf ? Tu crois qu'un petit programme va nous rendre indispensables ? Alors que tu passes ton temps à le narguer ? Pfff... Tu les as trop consommées, les saloperies en question !

Alex se verse un verre d'eau et y laisse tomber un comprimé.

– Très possible... Mais moi, je ne m'amuse pas à aller les voler dans ses stocks, ni à lui poignarder ses gardes. Qu'est-ce qui t'a pris ? Pourtant, toi, t'y touches pas.

– Les entrepôts sont mal surveillés et ça se vend bien.

Le géant étouffe un petit rire et vide son verre.

– Bien sûr... mal gardés... c'est pour ça que tu t'es fait pincer ! Refais plus jamais ça. On finirait tous les deux en petits morceaux. Tu veux des sous ? J'ai mieux... Mais faudra un peu de temps.

– T'as mieux où ? Dans ta caboche de génie cinglé ?

– Un peu là, oui... Et un peu dans les puces que m'a filé Lilas. L'ennui, c'est qu'il va me falloir un engin plus performant que mon écran de poche.

2018-moto

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Commentaires

RAT BUFFLE TIGRE

LIEVRE DRAGONSERPENT

CHEVAL CHEVRE SINGE

PHOENIX CHIEN SANGLIER

 

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